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Présentation de la propriétaire
J’ai rencontré Monique Lescal qui a décidé de changer de vie pour vivre de sa passion : accueillir et recevoir. Avec son mari, Éric, ils sont venus s’installer à Murat il y a 4 ans. Un an plus tard Monique a ouvert sa maison d’hôtes : « L’Escale de Camille ».
C’est une maison d’hôtes 4 épis d’une capacité d’accueil de 10 personnes répartie sur quatre chambres. L’Escale de Camille possède une décoration soignée et dispose d’un espace bien-être avec spa et sauna. Située dans le vieux Murat, Monique vous accueille dans ses chambres d’hôtes au cœur du Parc Naturel Régional des Volcans d’Auvergne.
Je vous propose de découvrir le portrait de cette propriétaire très chaleureuse qui a changé de vie pour vivre de sa passion.
Qui êtes-vous ?
Mon mari et moi ne sommes pas de la région ! Nous sommes du Biterrois, la région de Béziers. Le père de mon mari était originaire de Murat et nous venions souvent en vacances dans la maison de famille.
J’ai toujours travaillé avec mon mari dans son cabinet d’expert-comptable à Béziers dans lequel je m’occupais de l’administratif.
Nous avons trois grands enfants : l’aîné réside à Londres, le second à Montréal et notre fille à Paris. Les garçons sont ingénieurs et ma fille est maquilleuse professionnelle dans une école.
Quand les enfants sont partis, il y avait moins d’activité à la maison comme lorsque l’on recevait les amis des enfants les week-ends… J’aime bien recevoir et j’appréciais de réunir ces grandes tablées…
Et, il y a 4 ans, nous avons décidé de changer de vie et de venir à Murat pour ouvrir une maison d’hôtes.
« Avoir une maison d’hôtes était mon rêve », confie Monique.
Vous avez complètement changé de vie. Comment avez-vous pris cette décision ?
Oui, c’est un changement de vie total ! Nous avons changé de vie en 3 jours : le vendredi, mon mari prenait la décision de vendre son cabinet comptable, le mercredi nous signions la vente et le jeudi nous étions à Murat.
Mon mari travaille toujours comme expert-comptable, il avait un cabinet secondaire ici qu’il a converti en cabinet principal et moi j’ai L’Escale de Camille.
« Nous sommes contents d’être dans le Cantal et d’avoir changé de vie. Nous aurions dû le faire plus tôt ! », sourit Monique.
Les enfants vivent loin et cette nouvelle vie nous permet d’aller les voir et à moi, de faire ce que j’aime.
Comment avez-vous choisi de créer votre maison d’hôtes à Murat, dans cette maison ?
En fait, L’Escale de Camille, c’est trois petites maisons mitoyennes. La première est notre maison de famille, celle dans laquelle nous venions en vacances. La seconde, nous l’avions achetée pour nous, pour agrandir notre maison et recevoir nos enfants.
Pour notre projet de maison d’hôtes, nous avions un tout autre bâtiment en vue, un petit château à l’extérieur de Murat. Puis un jour, mon fils qui vit au Canada m’a appelée pour me dire que la maison mitoyenne aux deux autres était en vente.
Acheter cette maison nous ouvrait l’accès à tout le jardin qui se trouve derrière les trois maisons. Donc six mois plus tard, nous avons acheté cette 3ème maison, et nous sommes partis pour 18 mois de travaux.
Par quoi avez-vous commencé pour ces travaux ?
Nous avions déjà entamé les travaux dans la deuxième maison lorsque nous avons acheté la troisième. Nous avons tout stoppé, avoir acheté la troisième maison avait modifié mon projet !
Ma maison d’hôtes serait ici, dans ces trois maisons du vieux Murat.
Avant d’aller plus loin, j’ai pris contact avec les Gîtes de France du Cantal, avec Carole qui est technicienne. Je ne savais pas du tout, où aller, où trouver les conseils, les dossiers de demande de subventions… J’avais besoin d’informations avant de me lancer !
Mon rendez-vous avec Carole s’est très bien passé, elle m’a conseillée et a apporté des réponses à mes questions.
« Il y a eu un bon feeling dès le début », sourit Monique.
Elle est venue sur place et a regardé notre projet. J’ai pu lui expliquer exactement ce que je souhaitais faire. Je lui ai montré la maison de famille que nous avions restaurée 5 ans auparavant et je lui ai dit que je souhaitais partir dans le même esprit.
Elle m’a alors encouragée : « Je pense que le résultat va être pas mal ! » raconte Monique.
Carole nous a aussi aidés pour monter le dossier de demande de subventions.
« Je me suis alors lancée dans les travaux avec toutes les clés en main ! », termine Monique.
Quelles sont les choses que vous avez réalisées durant ces 18 mois de travaux ?
« Nous avons tout cassé, tout démoli de haut en bas ! », sourit Monique.
Pour les travaux nous avons travaillé uniquement avec des entreprises locales, beaucoup d’artisans d’ici.
Au départ, nous avons travaillé avec un architecte, mais les plans ne correspondaient pas à ce que je voulais. Il y avait trop de cloisons et ce n’était pas ce que j’avais imaginé. Alors, j’ai dit à Carole : « Je fais à mon idée, vous viendrez voir quand ce sera fini et vous me direz ! ».
J’ai « construit » ma maison d’hôtes comme une maison familiale. Je souhaite que lorsque les gens arrivent ici, ils se sentent comme chez eux. C’est dans cet esprit-là que j’ai entrepris mes travaux.
J’ai fait créer des ouvertures entre les maisons pour en créer une seule. J’ai suivi tous les conseils des Gîtes de France donnés par Carole pour les dimensions des pièces, les équipements…
Et au final, L’Escale de Camille a été agréée maison d’hôtes 4 épis. « Je ne m’y attendais pas ! », raconte Monique.
Quel type de clientèle recevez-vous ?
« Mon but était de faire venir ici, à Murat dans le Cantal, des étrangers », explique Monique.
Pour moi, c’était un pari de faire connaitre cette ville et ce pays parce que j’adore Murat. Et je trouve que pendant des années, le Cantal a été dévalorisé alors que c’est un pays magnifique.
J’ai une clientèle de Belges, Suédois, Néerlandais, Québécois, Allemand, Anglais… des personnes venant des pays du nord principalement.
Au départ, beaucoup viennent parce qu’ils ont trouvé la décoration de la maison d’hôtes à leur goût. Les étrangers adorent les pierres, le bois et les toiles de Jouy. D’autres viennent pour la randonnée et la région, mais ce n’est pas la majorité.
Lorsqu’ils repartent, ils ont découvert Murat et une partie du Cantal. Ils en sont ravis !
Certaines personnes qui ont séjourné à L’Escale de Camille reviennent et d’autres ont même acheté une maison ici à Murat.
C’est une clientèle très agréable qui voyage souvent : printemps, été ou automne.
À partir de novembre et en hiver, ma clientèle change !
Je reçois principalement des Français qui viennent passer quelques jours au ski. J’ai des familles parisiennes pendant les vacances de février qui restent une semaine. Mais aussi des couples pour des week-ends en amoureux qui viennent profiter du ski et de l’espace bien-être.
Je reçois aussi beaucoup de chasseurs, de motards et de cyclistes qui viennent pour la région. Les motards et les cyclistes viennent pour refaire le parcours du Tour de France. S’ils me le demandent, je leur prépare des itinéraires sur la journée.
Ce sont des clientèles très différentes, mais avec lesquelles nous avons passé de très bons moments et de belles soirées.
La table d’hôtes me permet de partager davantage avec mes clients, c’est un moment privilégié pour discuter et échanger. J’adore ces moments où les personnes se rassemblent autour d’un repas pour discuter.
Que cuisinez-vous pour vos clients ?
J’utilise des produits de qualité et tout est fait maison ! J’ai un grand jardin de 500m² dans lequel je fais pousser toutes sortes de légumes et de fruits pour ma table d’hôtes. Pour la viande, je travaille avec des éleveurs locaux et avec des chasseurs pour le gibier.
Je cuisine beaucoup de gibiers et de champignons au feu de bois. Je suis vraiment à l’écoute de mes clients et je leur propose le menu la veille et je m’adapte en fonction de leurs goûts.
J’essaie de faire une cuisine gourmande pour régaler mes clients. Je fais moi-même les yaourts, les confitures, les pâtisseries… C’est quelque chose qui me tient à cœur. Je veux que mes clients puissent se retrouver devant un bon repas copieux dans un cadre convivial…comme à la maison !
J’ai eu l’idée de faire ce type de cuisine, gibier et champignons, après un séjour au Canada. Mon mari adore le gibier et nous voulions goûter au gibier du Canada. Après quelques recherches, nous avons trouvé dans la ville de Québec, une maison d’hôtes dont la table d’hôtes était spécialisée dans le gibier. J’ai trouvé ce concept très original.
Je me suis beaucoup inspiré de mes voyages lorsque j’ai créé ma table d’hôtes. J’avais séjourné dans plusieurs « Bed and breakfast » en Angleterre et au Canada. J’ai ramené de ces séjours plusieurs idées que j’ai mises en pratique pour L’Escale de Camille.
Par exemple, mes petits déjeuners sont très copieux. Vous y trouverez bien-sûr le petit déjeuner traditionnel français, mais aussi du fromage, du sirop d’érable…
J’aime aussi soigner ma décoration de table avec un beau bouquet, de la belle vaisselle… J’utilise des services en porcelaine de ma famille, des verres en cristal… J’aime beaucoup les anciennes tables et je m’en inspire pour la mienne.
Est-ce que votre mari vous aide ?
« Nous sommes très bien organisés », plaisante Monique.
Le matin, Eric s’occupe d’aller chercher le pain frais et les viennoiseries, il se charge de presser les jus de fruits et de préparer le café. Après, il part au travail.
Le soir, il s’occupe de l’espace bien-être : il accompagne les gens, leur propose une boisson…
Il s’occupe aussi de l’apéritif avant le repas et du café et des infusions en fin de repas.
« Il m’aide beaucoup ! Et il se régale ! », explique Monique.
De par son métier, il aime bien le contact avec les gens. Et c’était le cas également avec son cabinet d’expert-comptable de Béziers : quelques-uns de nos clients sont devenus de très bons amis.
Une anecdote à partager ?
J’ai fait tellement de belles rencontres en trois ans…c’est un choix difficile. J’ai gardé contact avec beaucoup de personnes, certaines reviennent, d’autres me font la bise en partant…
Une fois, j’ai reçu un groupe de motards. Ils étaient plus de dix alors j’ai dû en reloger quelques-uns à proximité.
Chaque jour, je leur préparais un circuit touristique qu’ils pouvaient faire en moto.
Le dernier jour, à la fin du repas, l’un d’eux est entré dans ma cuisine, m’a attrapé par les épaules et m’a dit : « Bon Monique ça suffit ! Ce soir c’est votre soirée. Vous nous avez bien fait à manger alors ce soir on vous invite à prendre l’apéro chez vous. » Sur ce, ils m’ont emmené sur la terrasse et nous ont servi l’apéritif à mon mari et moi.
Ils sont repartis ravis et enchantés de leur séjour.
Quelques jours après j’ai reçu un appel d’un monsieur se présentant comme le papa de Sebastien, un des motards qui étaient venus. Il m’a expliqué que leurs enfants avaient adoré leurs séjours à L’Escale de Camille et qu’ils souhaitaient eux aussi venir. Ils ont réservé sur un long week-end de mai et j’ai fait la connaissance des parents des motards qui avait séjourné un peu plus tôt.
J’ai aussi reçu un couple dont le monsieur a choisi L’Escale de Camille pour y faire sa demande en mariage. C’est un couple qui était venu plusieurs fois déjà et un soir il a fait sa demande en mariage dans le jardin, à côté du spa.
Lorsqu’ils reviennent, ils prennent une coupe de champagne dans le jardin. Je leur prépare quelques petits toasts et je leur monte un plateau. C’est leur petit rituel !
Pourquoi avoir choisi Gîtes de France ?
J’adore le concept des Gîtes de France : être hébergé chez l’habitant en gîte ou en chambre d’hôtes dans une maison unique. C’est quelque chose qui est vraiment mis en avant par la marque.
Je suis beaucoup partie en vacances dans les gîtes avec mes parents. Et j’ai découvert les chambres et table d’hôtes, il y a plus de 30 ans lors d’un voyage en Irlande. Le concept n’était pas encore très répandu en France. Notre fils nous avait organisé un circuit de plusieurs jours avec hébergement chez l’habitant à la ferme chaque soir. Ce fut un voyage très agréable et nous avons toujours été bien reçus par nos hôtes. Et j’ai beaucoup aimé ce concept.
L’équipe de Gîtes de France Cantal nous encadre et nous donne de bons conseils. Et c’est très important pour moi. Carole m’a guidée pour les travaux, les dossiers de subventions… J’ai aussi suivi quelques formations avec Gîtes de France.
Enfin, c’est un service complet pour les propriétaires. Je sais que si j’ai une question, je peux appeler et avoir une réponse directement. L’équipe d’Aurillac est très disponible.
Votre expérience en tant qu’hôtes Gîtes de France ?
C’est de belles rencontres, de belles histoires… Avoir une maison d’hôtes m’a permis de créer des liens forts avec des personnes qui ont séjourné à L’Escale de Camille et que je n’aurai pas rencontrées autrement.
« Je n’aime pas le mot « client », bien sûr que ce sont des clients mais je les reçois plus comme des invités que des clients. », souligne Monique.
J’aime beaucoup regarder les avis que me laissent mes clients, c’est une récompense pour moi. Il m’est arrivée une fois d’avoir un commentaire négatif et ça m’a beaucoup affectée. La plupart des gens me disent « à bientôt » ou « il me tarde de revenir » lorsqu’ils s’en vont et ça me fait chaud au cœur d’entendre ça.
Avoir une maison d’hôtes et une table d’hôtes c’est beaucoup de travail, surtout avec le jardin. Mais cela nous permet de partager des moments forts avec les personnes qui séjournent à L’Escale de Camille : soirée guitare et chant sur la terrasse par exemple.
Ma maison d’hôtes me permet de rencontrer des gens et de partager avec eux. C’est exactement ce que je voulais en créant L’Escale de Camille.
Un mot pour la fin ?
Je suis ravie d’avoir changé de vie pour ouvrir une maison d’hôtes et j’aurais dû le faire plus tôt ! J’aime vraiment mon activité d’hôtes. Travailler est devenu un plaisir.
J’espère continuer cette activité d’hôtes aussi longtemps que possible et la partager avec mon mari quand il prendra sa retraite.
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