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Présentation du propriétaire
Anne-Marie et Francis Lapeyre tiennent un gîte au Fau depuis 20 ans avec les Gîtes de France. Le gîte porte la référence 252 et possède une capacité d’accueil de 6 personnes.
Découvrons ensemble ce couple très complémentaire.
Qui êtes-vous ? Quel est votre parcours professionnel ?
Francis Lapeyre : Je me présente Francis Lapeyre, je suis originaire du Cantal. Mes parents étaient agriculteurs au Fau.
J’ai une formation de contrôleur de gestion. J’ai fait mes études à Rodez et à Toulouse, puis j’ai pris mon premier poste dans une société immobilière de Rodez. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré mon épouse Anne-Marie.
J’ai souhaité revenir vivre dans le Cantal en 1980, car j’étais attaché au département et je souhaitais retrouver le cadre de vie agréable que je connaissais. J’ai trouvé un poste de contrôleur de gestion dans le groupe « Centre Lait » au sein duquel j’ai terminé ma carrière.
Anne-Marie Lapeyre : Bonjour, Anne-Marie Lapeyre, je suis originaire du Tarn et fille de militaire. J’ai toujours travaillé au poste de secrétaire dans diverses sociétés ; la même société immobilière que mon mari puis quelques sociétés privées. J’ai suivi mon mari dans le Cantal et j’ai trouvé un poste de secrétaire achats dans le groupe « Centre Lait / Altitude». Je suis retraitée depuis 3 mois.
Nous avons un fils qui vit avec sa femme et notre petite fille sur Aurillac.
Pourquoi avoir choisi le Cantal pour votre gîte ?
« Revenir vivre dans le Cantal me tenait à cœur, même si Rodez n’est pas très loin j’avais envie de revenir « au pays » et ma femme a accepté de me suivre. » commence Francis Lapeyre.
Nous nous sommes installés dans ma maison de famille au Fau. Dans l’ancienne ferme de ma famille, les bâtiments qui étaient autrefois la porcherie et le poulailler se détérioraient. Nous nous sommes posé la question : soit opter pour la rénovation soit les démolir. Si nous ne faisions rien, les deux bâtiments allaient finir en ruine.
C’est suite à une randonnée sur le secteur de Vitrac que nous avons décidé d’en faire un gîte. Lors de cette balade, nous avons découvert un ancien sécadou restauré en gîte. C’était un copier-coller de notre bâtiment en miniature. Nous avons retrouvé le propriétaire qui nous a fait visiter son gîte. C’était coquet et mignon…nous avons trouvé son gîte génial !
C’est à ce moment-là que nous avons eu le déclic de créer un gîte. Nous trouvions nos bâtiments trop petits pour en faire un hébergement de vacances, mais il était plus grand que l’ancien sécadou de Vitrac. Nous avons donc décidé de créer un petit cocon avec nos bâtiments à l’image de ce sécadou.
Quelles sont les étapes que vous avez mises en place pour votre projet de gîte ?
Nous avons contacté le relais des Gîtes de France Cantal à Aurillac. Ils nous ont donné les informations concernant les aménagements à prévoir pour notre futur gîte ; et sont venus sur place, accompagnés par le C.A.U.E. (Conseil d’Architecture d’Urbanisme et d’Environnement), pour voir notre projet.
Suite à cette visite, nous avons pris contact avec un architecte pour la conception des plans. Nous avons conçu deux plans différents, car notre premier projet n’a pas été validé par le C.A.U.E. et ils ont bien fait ! Le deuxième plan nous a permis de donner beaucoup plus de charme au gîte.
Pour le premier projet, nous souhaitions restaurer uniquement la partie du bâtiment qui correspondait à l’ancienne porcherie. Il consistait à créer une sorte de véranda avec des puits de lumière sur la façade, à la place de l’actuel balcon, et qui aurait couvert la terrasse qui existe aujourd’hui. Créer cette véranda nous permettait d’amener de la lumière à l’intérieur du gîte et d’agrandir l’espace de vie ; mais, elle dénaturait complètement le bâti. Le C.A.U.E. a donc refusé ce projet.
Notre second projet, représente notre gîte actuel. Pour le concrétiser, nous avons restauré l’ancien bûcher à bois et l’ancienne porcherie en conservant au maximum la structure existante et notamment le balcon. La restauration du bûcher nous a permis de créer un garage qui n’était initialement pas prévu.
Il nous a fallu 8 ou 9 mois pour arriver à concevoir ce plan avec l’architecte, avoir la validation du C.A.U.E. et être nous-même satisfaits du futur gîte.
Quels moyens avez-vous mis en place pour concrétiser votre projet ?
Les travaux ont duré environ 2 ans. On a dû tout refaire !
Pour le bûcher, il ne restait que le mur d’enceinte d’une hauteur allant de 1 m à 1m50 de haut. Et pour l’ancienne porcherie, on a refait le toit et le balcon.
Pour tout le gros œuvre, nous avons fait appel à des entreprises locales que nous connaissions : nous avons choisi les artisans avant d’avoir concrétisé le projet.
Une fois les travaux extérieurs et la toiture faits, nous avons réalisé les travaux d’isolation, d’électricité et de plomberie, afin d’apporter au gîte le confort nécessaire. Puis nous avons créé une mezzanine et le garage. Nous avons assuré nous-mêmes le suivi des travaux.
« Concernant la décoration, c’est madame qui s’en est occupée », annonce M. Lapeyre. « J’ai fait en sorte d’utiliser au mieux l’espace de chaque pièce du gîte pour améliorer le confort des clients », ajoute Mme Lapeyre.
Les petits travaux de boiserie, carrelage mural sont réalisés par nos soins. On a fait le choix d’avoir une décoration en pierres apparentes et bois.
Quelles sont vos passions ?
Nous avons des passions communes : la nature et la randonnée. Nous sommes plutôt des marcheurs en montagne : Pyrénées, Alpes et bien sûr sur le Cantal. Il nous arrive également d’aller en bord de mer mais sur des périodes assez courtes pour changer d’air !
Nous faisons beaucoup de randonnées tout autour du gîte, mais à l’occasion nous allons au lac Chambon et au Mont Dore.
C’est une passion que nous partageons avec nos clients ! Nous avons créé un classeur avec 20-25 circuits de randonnée détaillés par nos soins (durée, difficulté, temps…).
Cette année mon fils m’a offert une montre GPS sur laquelle je vais enregistrer les différents circuits de randonnée et je la prêterai à nos locataires. Ainsi, ils auront un guidage encore plus précis lors de leurs randonnées. Je vais aussi leur proposer, s’ils le souhaitent, de leur servir de guide, d’accompagnateur bénévole.
Est-ce que vous avez une anecdote à nous raconter ?
Nous avons notre gîte depuis une vingtaine d’années, les anecdotes sont nombreuses. L’une des plus marquantes est surement la location de ce couple qui est arrivé au gîte en cabriolet…
Ils avaient un style très « B.C.B.G. » et nous nous sommes demandé s’ils ne s’étaient pas trompés de gîte et de lieu pour leurs vacances… Le gîte ne devait pas correspondre à leur style de vie et au Fau, l’activité principale est plutôt une destination nature : balades, randonnées…
Ils nous ont demandé l’adresse de bonnes tables alentour en nous précisant qu’ils n’avaient pas de limite de budget. Puis on leur a fait visiter le gîte et montré le classeur de nos randonnées ; ils ont été attirés par une photo de notre cabane.
C’est une petite cabane qui se trouve dans le bois noir en bordure d’un petit court d’eau. Elle se trouve à une bonne heure de marche du gîte. Elle est un peu rustique, mais nous l’avons aménagée de bancs, d’une table et de quoi faire un barbecue. C’est un refuge isolé qui se trouve dans un endroit pittoresque, au bord de l’eau et au calme.
Nous leur avons donné l’itinéraire pour aller à la cabane en pensant qu’ils n’iraient pas. Mais, à la fin du séjour, malgré les bons restaurants qu’ils avaient découverts, ils ne parlaient que d’une chose, leur « casse-croute » à la cabane. Ils nous ont dit : « Nous avons été à Salers chercher une belle côte de bœuf que le boucher nous avait sélectionnée et nous avons fait un barbecue à la cabane. Et cette côte de bœuf, dans cet environnement, c’était sublime ! »
Pour eux, c’était le souvenir de leurs vacances, c’était à la fois insolite… et simple.
Votre plus belle rencontre
Là aussi c’est difficile de n’en choisir qu’une. Avoir un gîte c’est faire plein de belles rencontres !
Nous avons eu une famille belge qui est revenue 3 années de suite. À l’époque nous avions deux gîtes au Fau, celui-ci pour 6 personnes et un grand de 9 personnes que nous ne louons plus.
C’est les grands-parents de cette famille, qui louaient les deux gîtes pendant 15 jours afin de réunir leurs enfants et petits-enfants. Ils étaient 15 personnes en tout et c’est la grand-mère qui s’occupait de toute l’intendance. C’était impressionnant !
Le grand-père, lui, s’occupait du programme des enfants. C’était un monsieur très intelligent, il avait travaillé avec le prix Nobel de physique Pierre-Gilles de Gennes.
Il avait préparé un programme pour occuper ses petits enfants ! Le matin, c’était devoir pour tout le monde et l’après-midi, il organisait des jeux « nature ». Il avait créé des jeux qui épousaient le gîte et son environnement : fabrication de moulins à eau, de barrages, de flèches en bois…
Ils sont venus trois fois puis nous avons arrêté de louer le grand gîte.
Les Gîtes de France Cantal et vous
Nous avons choisi Gîtes de France parce que j’avais un oncle, Charles Lapeyre, qui avait un gîte à la Bastide du Fau. C’était l’un des plus anciens « gîteurs » des Gîtes de France Cantal, il a eu un gîte pendant 40-45 ans.
L’aide des Gîtes de France Cantal a été précieuse pour la création de notre gîte. À l’époque, c’est Françoise M. qui a suivi notre projet. Elle nous a aidés à monter les dossiers de subvention, elle a fait le lien entre nous et le C.A.U.E. Elle est venue voir l’avancement de notre projet et a assuré un suivi/conseil par téléphone pendant toute la durée des travaux.
« On n’aurait pas eu le support des Gîtes, on aurait été embêtés. Ses conseils nous ont aidés à définir ce que l’on souhaitait faire dans le gîte.» souligne Francis Lapeyre.
Aujourd’hui, les Gîtes de France Cantal sont toujours présents à nos côtés, mais d’un point de vue commercial. Au début, nous travaillions tous les deux et nous n’avions pas le temps de gérer les réservations. Nous avons alors confié la gestion du gîte au service commercial de Gîtes de France Cantal en nous disant qu’une fois à la retraite nous reprendrions nous-mêmes les locations.
Aujourd’hui, nous sommes tous les deux à la retraite, mais nous ne pensons plus à quitter le service commercial des Gîtes de France Cantal. Le travail de l’équipe du service commercial est bien fait et offre l’avantage d’être payé en cas d’annulation même si le gîte n’est pas reloué.
D’autre part, c’est confortable pour nous de ne pas avoir à parler d’argent avec les locataires. Parler d’argent nous met mal à l’aise ! Le fait de ne pas en parler avec nos clients nous permet d’avoir une relation presque amicale avec eux.
Comment vivez-vous votre activité touristique aujourd’hui ?
Notre gîte fonctionne bien, nous le fermons en hiver ce qui nous permet de faire quelques petits travaux. Nous réinvestissons dans le gîte chaque année : nous trouvons toujours quelque chose à améliorer, entretenir…
Nous avons des habitués qui reviennent chaque année ! Nous essayons de faire quelques changements (décoration, amélioration de l’équipement du gîte…) pour qu’ils trouvent toujours des nouveautés lorsqu’ils reviennent.
Nous sommes à l’écoute de nos clients ; nous leur demandons toujours comment s’est passé leur séjour, s’ils n’ont manqué de rien… Et en fonction de leurs remarques, nous équipons le gîte ou nous prenons des idées.
Nous avons créé un espace balnéo il y a 4 ans dans une annexe à côté du gîte. Il est équipé d’un spa et d’un sauna et est disponible en option lors de la réservation.
Nous avons décidé de créer cet espace balnéo suite à un week-end que nous avons passé en Ardèche. Nous y avons découvert ce « concept » : randonnée la journée avec détente en balnéo le soir. La formule nous a plu et nous avons décidé de la proposer à nos clients.
De plus, la balnéo permet de concilier les activités des vacances en famille : certains partent en randonnée, d’autres préfèrent rester au spa. Elle permet aussi de meubler les journées maussades.
Nous avons également installé le wifi depuis 2 ans. Nous y avions pensé, mais nous avons eu le déclic lors du séjour d’une famille dont l’un des membres attendait des réponses suite à des entretiens d’embauche. Notre client se rendait 3 fois par jour à Salers pour consulter ses emails… ce n’était pas acceptable !
Aujourd’hui, nous nous demandons comment font les propriétaires qui ne disposent pas d’une connexion wifi dans leur hébergement. C’est la première chose que nous demandent les clients en arrivant, bien avant d’avoir regardé la TV ou l’équipement de la cuisine.
Ils utilisent internet pour planifier leur journée du lendemain, chercher l’adresse d’un restaurant, partager une photo avec la famille ou encore consulter leurs emails. C’est devenu indispensable !
Quel accueil réservez-vous à vos clients ?
Nous essayons de soigner au mieux l’accueil de nos clients. Nous leur envoyons un email quelques semaines avant leur arrivée pour leur communiquer quelques informations dont un plan d’accès et leur redonner nos numéros de téléphone. Et nous avons presque toujours un retour soit par email soit par téléphone pendant qu’ils sont sur la route.
Nous offrons un petit cadeau de bienvenue : un panier d’accueil sucré/salé composé de fromage de chèvre et de Cantal de nos deux éleveurs du Fau, du miel de l’apiculteur du coin, une confiture maison et quelques biscuits.
Nous leur proposons également de prendre une petite collation. Ça nous permet d’avoir un premier échange pour situer leurs attentes et les conseiller si besoin afin qu’ils profitent au mieux de leur séjour.
Une ou deux phrases pour conclure ?
La création d’un gîte nous a permis de restaurer notre maison de famille et de créer une activité touristique.
« Nous sommes heureux de découvrir d’autres personnes et nous sommes contents de revoir ceux qui reviennent… C’est un plaisir d’accueillir nos clients ! »
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